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lundi 26 mars 2007

Shikoku - Le pèlerinage des 88 temples


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 徳島県 (J1-J2)  高知県 (J3-J6)  愛媛県 (J7-J9)  香川県 (J10-J12) 


Shikoku 四国 est l'une des 4 grandes îles du Japon, la plus petite après Honshu 本州, Hokkaido 北海道 et Kyushu 九州. Elle est reliée à Honshu par 3 ponts et une voie ferrée. D'une superficie d'une demi-Suisse, elle compte environ 4 millions d'habitants et se divise en 4 préfectures, Tokushima-ken 徳島県 (800.000 hab., cap. Tokushima 徳島, 270.000 hab.), Kochi-ken 高知県 (800.000 hab., cap. Kochi 高知, 330.000 hab.), Ehime-ken 愛媛県 (1,5 Mhab., cap. Matsuyama 松山, 515.000 hab.), Kagawa-ken 香川県 (1 Mhab., cap. Takamatsu 高松, 420.000 hab.).






En gros, c'est ce qu'on m'a dit être la vraie campagne du Japon et ses 130 Mhab, avec seulement 220 habitants au km² au lieu de 337. Donc entre le 10 mars, où il y avait repas avec les gens du labo dans la maison du 先生, qui a passé la plupart du temps à expliquer comment sa maison était belle et chère car il n'y avait aucun nœud sur les poutres et plinthes en bois de sa salle à manger traditionnelle, et le 26 mars, où je devais être présent à l'université pour des paperasses de rentrée, j'avais 15 jours pour caser un voyage à Shikoku, ce que je pensais correspondre à peu près au pèlerinage des 88 temples à vélo.

Kobo Daishi 弘法大師 (le grand teacher du bouddhisme), appelé de son vivant Kukai 空海, est né en 774 sur Shikoku, dans la préfecture de Kagawa, alors appelée Sanuki 讃岐. Il était fort à l'école, mais au lieu de devenir important et riche, il se retire dans les montagnes et s'intéresse au bouddhisme. Il part en Chine étudier avec les grands maîtres qui lui transmettent tous les enseignements, qu'il applique au Japon, sous le nom de bouddhisme Shingon 真言, dont la philosophie diffèrent du bouddhisme traditionnel des écoles de Nara. Il devient connu par son implication réussie dans diverses activités sociales, ses miracles, ses talents d'écriture et d'ingénierie, etc. Aujourd'hui le bouddhisme Shingon est le plus pratiqué au Japon.


88 temples sur le bord de l'île de Shikoku lui dont dédiés. A ceux-ci s'ajoutent 20 temples annexes, ce qui porte le total à 108, chiffre sacré du bouddhisme, que j'avais déjà entendu à nouvel an, pour sonner les 108 coups de la cloche qui symbolisent les 108 péchés. Ils sont disposés aux 4 coins de l'île, numérotés, et forment le pèlerinage le plus célèbre du Japon. Pour le faire, il faut s'habiller en pèlerin, 遍路 (henro). Dans ce cas, on est appelé お遍路さん, o-henro-san, facilement reconnaissable par tout le monde. L'habit se compose de la veste blanche 白衣 (hakue), l'étole violette 輪袈裟 (wagesa), le chapeau de bambou 菅笠 (sugegasa), le sac 山野袋, la clochette 持鈴 (jirei), les étiquettes nominatives 納め札 (osamefuda), le kyohon 経本 qui contient les sutras à lire devant les temples, et le bâton habillé de tissu 金剛杖 (kongo tsue). On met aussi dans son sac des bâtons d'encens, ainsi que le 納経帳, le nokyocho, un livre vierge au départ, sur lequel on fait dessiner le stamp de chaque temple, pour 300 yens. A la fin ça fait un beau souvenir. Mais surtout, ça fait 300 euros. Tous les habits étant encombrants à vélo et pas donnés, j'ai juste pris la veste blanche et de l'encens. Et surtout un livre de cartes indiquant comment se rendre à chaque temple.



En arrivant au temple, le henro 遍路 doit s'incliner devant la porte du temple, appelée 仁王門, niomon. De chaque coté de la porte se dressent les 2 divinités 仁王, Niô. Celui de gauche est Naraen 那羅延 ou Agyo 阿形, celui de droite est Misshaku 密迹 ou Ungyo 吽形. On retrouve le A et le UN, début et fin des syllabaires japonais. Puis il va se rincer les mains et la bouche avec la procédure correcte au 手水舎 (temizusha). Puis il se rend au 本堂 puis au 大師堂, le bâtiment principal et le bâtiment consacré à Kobo Daishi. Pour chacun, il allume une bougie, des bâtons d'encens (en général 3), met son osamefuda (étiquette à son nom) dans une boîte prévue à cet effet, fait l'offrande et récite les sutras. Puis il va au secrétariat où pour 300 yen (2 €) les moines dessinent le sceau du temple.

Après avoir fait ça pour les 88 temples, il faut retourner au 1er, et pourquoi pas, continuer à pèleriner en boucle jusqu'à avoir une bonne raison d'arrêter.

手水舎




Je suis parti dimanche matin, avec un équipement complet fourni par 100 yen shops et home center, un mélange des habits vainqueurs qui avaient grimpés le mont Fuji avec ceux qui étaient partis en Kansai vélo trip pendant les vacances de Noël. J'ai pris le même vélo de ville à 1 vitesse, vu qu'il s'était bien comporté pendant les 3 jours vers la mer du Japon. Et le truc important, le 青春18切符, le seishun 18 kippu, un pass qui permet de voyager pendant 5 jours non consécutifs sur tous les trains JR, autant qu'on veut. Cela pour 8000 yens, soit 10 euros par jour. Le contre-truc, c'est qu'on ne peut monter que dans les trains locaux, donc express et shinkansen (~ TGV) exclus. Par exemple, Kyoto-Tokyo fait 2h30 en shinkansen mais 9h en trains locaux.

Mon trajet consiste en Kyoto – Bando, où Bando est une petite gare tout près du temple n° 1, près de Naruto, près de Tokushima. Il y en a pour 8 heures de train et 4 changements.

La première étape consiste à déguiser le gros vélo en bagage à main et passer tranquillement les guichets. Après l'avoir sommairement démonté et scotché de sacs 90L, je teste avec le métro pour faire chez moi – gare JR. C'est super lourd mais c'est passé. Pareil pour la gare JR, où je pose mon vélo-valise avant le guichet pendant que je fais tamponner mon pass. Après avoir repassé le guichet avec ledit bagage, je me fais rattraper et arrêter. Alors que je m'attendais à ce qu'il me dise que les vélos sont interdits, bla bla bla et m'annule mon voyage, il me demande simplement de présenter mon ticket. En fait c'était le 2ème guichetier qui avait pas remarqué que je l'avais déjà fait tamponner et qui croyais que je fraudais. Une fois l'histoire compris, il se passe un truc bien japonais, l'excuse d'un vendeur en tort envers le client : des tonnes de mots polis et des courbettes à répétitions. Enfin l'important, c'était de pouvoir monter le train, me voilà parti. Sauf que quelques minutes plus tard, le train ne redémarre plus d'une petite station paumée. Y'a plus d'électricité dans la rame. Vu que le train japonais en retard doit avoir sa photo sur ufo.net, c'était pas mon jour. On redémarre finalement et j'apprends que je peux avec mon ticket monter dans les Shinkaisoku, c'est pas des trains express mais presque, en tous cas bien plus rapide que le vrai local. C'est alors le 2ème challenge de la journée, monter dans un train blindé entre Kyoto et Osaka le dimanche midi avec un vélo entre les mains. Ca à bien l'air de faire chier tout le monde mais personne ne me dit rien. Quelques heures plus tard, après avoir passé le joli pont vers Shikoku au niveau d'Okayama, je suis finalement sur Shikoku. Le train local est plus que local, même tout pourri, avec de la vraie campagne autour, chose introuvable entre Kyoto et Kobe. Comme prévu les gens de la campagne sont plus gentils que ceux des villes, surtout que ceux de Kyoto qui affrontent les touristes tous les jours. Par contre, le relief est très accidenté, moi qui m'attendais à du plat aux bords des plages, c'est pas ça du tout. J'arrive à destination vers 17h30, et réalise que les temples et magasins de temples ferment à 17h.



Mon bagage à main dans le train local pour Bando


Ryozen-ji, 霊山寺, le premier temple du pèlerinage



Probablement la voiture du moine du premier temple, peut-être pas immatriculée par hasard. En tous cas, les moines, qui peuvent se marier, de Kyoto, ont toujours des grosses voitures qui brillent.




N'ayany rien à faire, je pars à Tokushima, la capitale de la préfecture, à 20 minutes en train.

Devant la gare



Pour la suite, j'ai divisé les 12 jours du circuit en 4 posts correspondants aux 4 préfectures traversées.


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1 commentaire:

Anonyme a dit…

super ! je suis tombé sur ce blog a 14h30 et il
est 17h , j'ai pas pu décoller alors que j'avais plein de truc a faire .
Ma copine tient a le faire a pieds ,je flipe un peu parce que on n'est plus étudiant , et avec l'âge elle s'enrhume facilement et moi je me fait des entorses .
Et puis , il y a des tas de détails techniques , des trucs pratiques comme le camping sauvage , les lessives , les besoins dans la nature , autorisés ou pas ?j'aimerais avoir des rens. Martine est elle partie ?
bravo et merci . momo momo.holmes@yahoo.fr